Trouver la note juste, le bon mouvement, jouer avec l’espace sonore, chercher le silence du geste et de la note, tracer un trait de couleur sur une toile noire. Les cinq compères nous emmènent dans un univers poétique où la musique et le dessin ne font plus qu’une seule et même entité.

Voici près de quinze années qu’Anne Paceo a largué les amarres. Depuis qu’elle a pris le large en 2008 avec son album Triphase, la batteuse ne s’est attachée à aucun académisme, ni à aucune expérimentation artificielle.

Au croisement du jazz, de la pop, des musiques du monde, invitée à jouer sur les cinq continents, elle dessine sa propre tradition musicale planétaire en superposant les paysages. La musique d’Anne Paceo est un voyage tout autant géographique qu’intérieur ; en cela elle est proche de Cyril Pedrosa, parti à la recherche de ses racines dans Portugal, imaginant des paysages médiévaux oniriques dans L’Âge d’or, traversant les saisons et les âmes avec les personnages des Équinoxes…

Au fil des échanges entre les deux artistes s’esquisse l’idée d’un voyage intérieur et dans l’espace-temps. Sur l’écran, c’est un paysage en mouvement perpétuel qui prendra vie sous les yeux des spectateurs et des musiciens, animé en direct par le dessinateur.

Autour du thème puissamment évocateur de l’île, les compositions et chansons créées spécialement par Anne Paceo s’adressent au cœur plutôt qu’à la tête.

Entre terre et mer, la musique comme le dessin de Sur une île donnent naissance à un tableau vivant « pour trouver sa place au monde et en soi-même », cadre ouvert à l’interprétation et à l’improvisation. Aux côtés des complices Ablaye Cissoko, Leo Montana et Sylvain Daniel, Sur une île convoque un combo inédit au service d’un imaginaire en construction, le temps d’un concert dessiné où les textures se déploient dans l’éther et sur l’écran.